Assistance à la maîtrise d'ouvrage (A.M.O.)

En amont de l’acte de faire, la décision « de faire » engage de nombreux acteurs à conjuguer leurs efforts dans le but de traduire concrètement la vision d’une organisation ou d'un individu, maître de l'ouvrage.

La plupart des équipes de maîtrise d’ouvrage sont composées de professionnels issus de milieux très divers mais généralement éloignés des activités administratives, réglementaires et techniques d’un projet de construction.

Qui est l'assistant à maîtrise d'ouvrage? Un généraliste? Un spécialiste? Un généraliste spécialisé? Peut-être. Un spécialiste capable de généraliser ? Sans doute.

Dans un cadre de Marché public, pour tout projet, on notera que le législateur impose au pouvoir adjudicateur de «s’être assuré de la faisabilité et de l'opportunité de l'opération envisagée, d'en déterminer la localisation, d'en définir le programme, d'en arrêter l'enveloppe financière prévisionnelle, d'en assurer le financement, de choisir le processus selon lequel l'ouvrage sera réalisé et de conclure, avec les maîtres d'œuvre et entrepreneurs qu'il choisit, les contrats ayant pour objet les études et l'exécution des travaux ».

Se lancer dans une opération de construction ou de rénovation implique donc, pour le maître d’ouvrage, de mobiliser des compétences variées, allant de la programmation à l'économie de l’opération, en passant par de solides acquis juridiques et techniques.

Au cœur de ces considérations, la définition du programme est fondamentale pour construire un projet solide.

En fonction des capacités techniques, programmatiques, administratives, économiques ou humaines, du degré d’expertise dont le maître d‘ouvrage dispose au sein de son institution, ou selon l'organisation adaptée en interne , mais aussi dans un cadre privé, il pourra s’adresser à un ou plusieurs prestataires externes assistants à maîtrise d’ouvrage pour le seconder dans tout ou partie des phases d’une opération dans laquelle il est non-sachant.

Cette assistance n'est pas obligatoire mais elle est suggérée dans la loi MOP : «Le maître de l'ouvrage peut recourir à l'intervention d'un conducteur d'opération pour une assistance générale à caractère administratif, financier et technique. »
La loi MOP ajoute que la mission de conduite d'opération est exclusive de toute mission de maîtrise d'œuvre. Toutefois, il apparaît que cette mission est aujourd'hui éclatée au sein d'une myriade de compétences spécialisées.


  • Les missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage spécialisées couvrant un seul domaine ou une seule discipline sur une ou plusieurs étapes d’une opération de construction, telles qu’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage en matière de programmation, d’économie de la construction ou d’assurance, ou même, de façon encore plus ponctuelle et spécifique, des missions d’assistance relevant de l’expertise et ne répondant, par exemple, qu’à une question délicate de sociologie, d’urbanisme, de fiscalité ou de droit...
  • Les missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage générales et transversales sur l’ensemble du projet couvrant à la fois plusieurs domaines ou disciplines et l’ensemble du processus de construction ou, du moins, plusieurs étapes d’une opération de construction, telles que le mandat et la conduite d’opération. Ces dernières, en tant que de besoin, n’excluent pas la possibilité pour le maître d’ouvrage de faire appel en plus à des assistances spécifiques.

Pour les missions d'assistance spécialisée, trois domaines se distinguent :

  • Le domaine technique (économie des projets, stratégie environnementale, ingénierie, etc.)
  • Le domaine administratif et juridique (montage des consultations, gestion des procédures, contrats, opérations de communication, contentieux, etc.)
  • Le domaine financier (montage financier, gestion des budgets, etc.)

Ainsi, sous la dénomination singulière d’assistance à maîtrise d’ouvrage ou AMO, se cache une pluralité de spécialités dont le contenu des missions et des différentes compétences à mobiliser sont directement en relation avec la nature des besoins exprimés par le pouvoir adjudicateur. En effet, selon le type de mission, l’assistant à maîtrise d’ouvrage intervient ponctuellement (assistance spécialisée), le plus souvent en amont du projet (programmiste) mais pas exclusivement (assistance juridique, communication, etc.) ; il peut également assister le maître d’ouvrage pendant tout le temps du projet (assistance générale) voire piloter le projet dans son ensemble.

Ce faisant, l'A.M.O. libère le maître d'ouvrage de l'exécution de certaines tâches pour lesquelles il n'est pas suffisamment expérimenté, lui permettant ainsi de se concentrer sur l'essentiel de sa mission, à savoir choisir et décider.

  • Réaliser un ouvrage respectueux de l’usage à servir ;
  • Maîtriser les durées en jeu dans le projet ;
  • Maîtriser les dépenses à engager ;
  • Réaliser un ouvrage qui contribue à la qualité du cadre de vie ;
  • Réaliser un ouvrage qui contribue à la qualité de l’environnement ;
  • Réaliser un ouvrage “facile” à exploiter et maintenir.

De cette vision vertueuse et normalisatrice de la programmation, se dégagent des considérations fréquemment formulées par la maîtrise d'ouvrage telle la maîtrise des coûts et la facilité d'entretien.

Nota : La loi MOP est relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'œuvre privée